D. Un patrimoine et sa conservation
L'acte de la mise en oeuvre de bâtiment en terre
est simple, il provient de traditions millénaires
transmises de génération en
génération. Mais avec les transformations de
la société d'aujourd'hui, l'habitude se perd,
les savoir-faire s'oublient, les constructions se
raréfient, se ruinent, disparaissent.
Si la tradition est encore d'actualité, donc
vécue quotidiennement, les architectures se
préservent. Pourtant le caractère primitif et
la pauvreté du matériau aux yeux de l'homme
d'aujourd'hui enivré par sa longue histoire de
progrès techniques en matière de construction
et euphorique de sa civilisation technologique apparaissent
plus comme un inconvénient. Et a pour
conséquence que ces bâtiments sont
délaissés ou remplacés, maison en
bauge du Hainaut dans les murs ont été
habillés et masqués par des briques.
Conserver l'architecture de terre, c'est avant tout
l'utiliser dans la vie de tous les jours et la
protéger de la tendance culturelle actuelle de tout
un chacun et des personnes responsables des
réglementations (entre autres) d'oublier et de
méconnaître la richesse de son patrimoine
même le plus modeste et de mépriser des
matériaux et techniques de construction du
passé.
Mais en terme pragmatique, les entretiens simples et
renouvelés protègent le matériau de
l'érosion (eau, vent) des animaux (rats,
guêpes, oiseau, langues des vaches). L'ennemi
numéro un est l'eau. Les soubassements et les
toitures des constructions ainsi que les enduits de chaux doivent être entretenus. Des problèmes de
stabilité plus complexes nécessiteront
l'intervention d'hommes de métier qui, pour la
plupart du temps, par oubli des traditions de mise en oeuvre
de ce type d'architecture dans le meilleur des cas, feront
appel à des architectes pas toujours bien
informés.
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